R21: retour vers le futur

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Le 14 juin, le peuple valaisan se prononcera sur deux questions en rapport avec le projet R21 qui vise à la réforme de l’antique Constitution cantonale.

La première concerne le mode d’élection du Grand Conseil et la seconde concernant l’organisation des autorités valaisannes.

Le système d’élection a été jugé anticonstitutionnel par le Tribunal fédéral, celui-ci donnant beaucoup trop de pouvoir aux partis en place et ne favorisant pas la diversité. Suite à ce jugement, le Conseil d’État propose donc une nouvelle version. Lors des débats au Grand Conseil, deux propositions étaient en concurrence, toute deux s’accordaient sur une diminution du nombre de district passant de 13 à 6. La première proposition soutenait un système d’élection à la double-proportionnel en conservant les anciens districts devenant des sous-arrondissement et la seconde voulait un système proportionnel sans sous-districts.

Le système à la double-proportionnel est compliqué pour le citoyen. Ce système consiste à comptabiliser le score des partis politique pour un arrondissement pour attribuer les sièges, sièges qui seront ensuite répartis par candidats au prorata du score du parti dans l’arrondissement. Ce serait donc le résultat dans l’arrondissement qui viendra pondérer le vote du sous-arrondissement. Comment expliquer au citoyen que l’importance de sa voix dépend des résultats du sous-arrondissement voisin ? Le système prévoit de plus une exception pour l’arrondissement de Sierre qui ne compte pas de sous-district.

Alors que les discussions et consultation sur R21 sont ouvertes depuis plusieurs années, ce n’est que lors du débat finale qu’une partie d’élu haut-valaisan a demandé un quota minimum de 35 députés hauts-valaisans et cela sans rapport démographique. Même si actuellement, le nombre d’élus haut-valaisans dépasse ce nombre c’est une question de principe que de ne pas accepter de brader la démocratie pour des querelles entre les deux cotés de la Raspille. Cette proposition fut ajoutée au projet au dernier moment.

Lors du vote final, le Grand Conseil n’a retenu que la première variante, malgré la demande de la présidente de la commission Laeticia Massy (PLR) qui, vu le résultat très partagé, a plaidé pour laisser le choix au peuple entre les deux version.

La seconde question règle enfin la question des préfets et sous-préfets devenus inutiles et supprime la règle qui ne permet qu’un seul conseiller d’État par district.

Comme nous pouvons le constater, la réforme se contente de répondre au Tribunal Fédéral afin d’éviter une invalidation de toutes les prochaines votations cantonales. Les valaisans gravitent de plus en plus  autours des six grandes villes du canton et les micro-frontières inter-régionales ne doivent plus être un frein à la diversité et à l’ouverture du canton du Valais. Ni la peur du changement, ni les paroles de Maurice Tornay qui menace d’agir par décret en cas de refus devant le peuple ne nous empêcherons de dire un grand NON le 14 juin à un système d’élection trop peu ambitieux et de demander la création d’une Assemblée Constituante, la seule capable de réellement faire entendre la voix du peuple face au Gouvernement.

Cumulus, le cloud en mode Emmental

emmecloud

En juillet dernier, la Confédération a lancé un appel d’offre en vu de se doter de sa propre plateforme Cloud. Aujourd’hui, l’OFIT rend publique le résultat et son choix c’est porté sur les entreprises américaines Teradata et Hewlett-Packard. Le but de la Confédération de baisser les coûts, d’augmenter l’efficacité et la sécurité est certes louable mais le fait de s’équiper avec du matériel américain vas totalement à l’encontre des mesures de sécurité et de confidentialité que se doit d’avoir ce genre d’infrastructure.

En effet, la firme HP est connue pour implémenter des modules permettant à la NSA et ces différents services de récolter toutes les données transitant par les infrastructures concernées. En 2007, on découvrait un backdoor (porte-dérobée) affectant 23 modèles de laptop de la marque.  En 2008, le service ANT (Access Network Technology) qui fournit aux différents services les outils d’espionnages proposait IronChef, un système touchant directement les serveurs Proliant d’HP.

IRONCHEF provides access persistence to target systems by exploiting the motherboard BIOS and utilizing System Management Mode (SMM) to communicate with a hardware implant that provides two-way RF communication. (HP Proliant 380DL G5 server)

En 2010, un nouveau backdoor est apparu dans un système de stockage HP.

Enfin, en 2013, HP doit à nouveau avouer la présence d’un backdoor dans ses systèmes de stockages, une porte ouverte sur un accès administrateur présent depuis 2009.

 

Que faire ?

Malheureusement, HP n’est pas  la seule marque qui connaît ce genre de rapprochement avec la NSA, Cisco ou Dell sont aussi impliquées dans cet espionnage à grande échelle.  Les chinois avec Huawei ainsi les russes prennent part à ce jeu, même si l’on en entend moins parler. Le plus effrayant, c’est que l’on sait maintenant que la NSA implémente ces espions dans le matériel directement, dans les firmwares (des disques dures Western Digital par exemple) ou dans le BIOS des produits américains.

Dès lors, il y a deux pistes à exploiter.

La première consiste à donner le mandat à nos École Polytechniques de développer, en partenariat avec des entreprises suisses, le matériel ainsi que les logiciels indispensable à l’infrastructure d’un Cloud  en se basant sur des logiciels open sources déjà existant. Cette solution a les avantages de donner un superbe essor au développement de la technologie suisse ainsi que que de positionner notre pays sur le marché du Big Data en adaptant la Constitution pour garantir l’identité numérique et en mettant en place un véritable réduit national numérique.

La deuxième solution ou solution du moindre mal consiste à exiger l’inspection des codes sources et du matériel étrangers comme l’a fait la Chine. Mais cette solution ne peut être parfaite car la technologie avançant, il sera de plus en plus difficile de déceler des backdoor infiltrés directement dans les processeurs ou puces électroniques.

La sécurité informatique repose sur 3 axes:
– le facteur logiciel (des entreprises suisses comme Exocloud ou Cloudfoundry sont compétentes dans ce domaine)
– le facteur matériel (un mandat pour l’EPFL serait une bonne solution)
– le facteur humain qui est le plus critique (une formation et un contrôle stricte doit se faire à l’interne)

La Confédération se doit de prendre en compte ces trois axes dans l’élaboration de sa stratégie informatique.  Dans le cas contraire, c’est la porte ouverte à de potentielles attaques sur des infrastructures critiques tel que la défense, la stratégie énergétique et économique. Il faut impérativement se préparer maintenant à faire face à ces nouvelles menaces, lorsque l’on sera mis sous pression par les USA (on à déjà eu un avant goût avec lors de la guerre qu’ils ont remporté sur le secret bancaire)  ou quand l’Union Européenne voudra vraiment affaiblir la Suisse, il sera trop tard…

 

 

Sources :

http://www.ictjournal.ch/News/2015/04/23/HP-deploiera-le-cloud-de-la-Confederation.aspx
http://www.silicon.fr/nsa-backdoors-disques-durs-serveurs-91761.html
http://www.itbusinessedge.com/cm/blogs/weinschenk/security-staffs-must-beware-as-hackers-knock-on-the-backdoor/?cs=13603
https://nsa.gov1.info/dni/nsa-ant-catalog/servers/index.html#IRONCHEF
http://www.securityweek.com/backdoor-vulnerability-discovered-hp-msa2000-storage-systems
http://news.dice.com/2013/07/11/hp-keeps-installing-secret-backdoors-in-enterprise-storage/http://www.zdnet.fr/actualites/la-chine-veut-voir-le-code-source-des-logiciels-etrangers-39813834.htm