Nous supportons l’Initiative cantonale pour un Valais laïc


Au début de l’été 2012, un petit groupe de Valaisannes et de Valaisans s’est réuni dans le but de lancer une initiative populaire réclamant la laïcité de l’État, autrement dit une séparation claire de l’État et des Églises. Au fil des mois, ce groupe s’est agrandi et le 17 février 2014, il s’est constitué en Association afin de poursuivre son but avec plus d’efficacité.

 

Au cours de ces dernières années, plusieurs initiatives prônant une discrimination des membres de certaines communautés religieuses ont été lancées, parfois avec succès, comme celle visant à interdire les minarets sur le sol helvétique. La question du voile islamique risque d’être posée dans le même esprit, sur fond de xénophobie latente. Les membres de notre Association estiment qu’un État démocratique ne peut prêter la main à des discriminations fondées notamment sur l’appartenance religieuse. Seul un État laïque peut fixer des règles claires, valables pour l’ensemble de ces communautés. Un État laïque ne reconnaît aucune Église en particulier mais il respecte les convictions religieuses de chacun-e, tout comme l’absence de convictions religieuses. Un État laïque enfin s’abstient de toute ingérence dans le domaine spirituel comme il n’admet aucune ingérence de la religion dans les affaires publiques.

 

Le changement proposé est un changement de nature juridique et non de nature philosophique ou spirituelle. Il fixe le cadre dans lequel s’exercent à la fois l’action de l’État et celle des Églises et de leurs communautés.

 

L’initiative déposée s’intitule : « Initiative populaire cantonale pour un État laïque ». Elle demande une modification de l’article 2 de la Constitution cantonale. Pour aboutir, elle doit recueillir 6’000 signatures dans le délai d’une année. Son acceptation impliquera le changement de plusieurs textes de lois, dont celui qui régit aujourd’hui les relations entre l’État et les Églises et qui contraint pratiquement tous-tes les contribuables à assumer le financement des deux Églises reconnues, ce qui représente des dizaines de millions de francs chaque année. Elle laisse le soin aux Églises d’organiser l’instruction religieuse en dehors des écoles publiques et laisse aux parents le choix d’y recourir ou non. Elle vise surtout à assurer une égalité de traitement aussi bien entre les individus établis dans le canton qu’entre les communautés religieuses qui y sont présentes.

 

Bref argumentaire

Né au XVIIe siècle, le mouvement en faveur de la laïcité de l’État s’impose de plus en plus. Il suscite un large débat, même dans les pays musulmans comme le Kosovo. Certains ont inscrit ce principe dans leur constitution. En Europe, la France mais aussi l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal ou l’Italie ont adopté des formes diverses de laïcité de l’État.

 

Vouloir un Etat laïque, c’est vouloir la séparation de l’État et des Églises. L’État exerce le pouvoir temporel, les Églises le pouvoir spirituel. Cette distinction repose sur une construction juridique et non sur un fondement idéologique. L’État n’est ni pour ni contre la religion. Il n’est ni anticlérical, ni athée. Il n’ignore pas le fait religieux mais se montre indifférent aux croyances religieuses et philosophiques des citoyens-ennes, qui demeurent libres de leurs convictions et de leurs pratiques religieuses.

 

Un Etat démocratique et laïque garantit l’égalité de traitement entre tous-tes les citoyens-ennes, quelle que soit leur religion ou leur absence de religion. Cette égalité s’impose d’autant plus que le nombre des croyants diminue au fil du temps et que les appartenances religieuses se diversifient au gré des migrations que connaissent tous les pays.

 

Un Etat laïque ne reconnaît juridiquement ni ne privilégie aucune religion. En revanche, il n’interdit pas aux croyant-e-s de respecter les règles de leur communauté religieuse, pour autant qu’elle ne s’oppose pas aux règles de l’État de droit. Ainsi, il ne s’agit pas d’interdire aux individus le port de signes religieux en privé ou en public. En revanche, l’Etat laïque exclut des édifices publics (parlements, tribunaux, écoles, administrations publiques, institutions étatiques, hôpitaux) tout symbole d’une religion particulière indiquant sa prédominance sur les autres .

 

L’Etat laïque professe la neutralité de l’enseignement. Par conséquent il ne dispense pas de cours de religion dans les écoles publiques. Les communautés religieuses qui le souhaitent peuvent les organiser librement à l’intention de leurs fidèles respectifs.

 

L’État laïque ne finance aucune activité strictement religieuse. Il ne rétribue pas le clergé. Il n’organise aucune collecte ou ne prélève aucun impôt dans ce but. Les communautés religieuses assurent elles-mêmes leur financement. L’État laïque peut toutefois attribuer des subventions aux communautés religieuses pour des activités sociales ou culturelles reconnues d’utilité publique (œuvres d’entraide, organisation de manifestations à caractère culturel, etc.). Les membres du clergé peuvent également exercer des fonctions rétribuées, sans caractère religieux (enseignement, santé, social, etc).

 

Des espaces réservés aux cultes ou à la prière ainsi que des aumôneries peuvent être créés ou maintenus dans les institutions publiques (hôpitaux, EMS, etc.). Ils sont dès lors considérés comme des espaces privés, indépendants des missions affectées à ces institutions.

 

Les représentants d’un État laïque peuvent participer à des manifestations d’origine religieuse à caractère traditionnel, dans la mesure où elles revêtent une signification culturelle ou patrimoniale pour la collectivité. Dans les autres cas, ces représentants s’y exprimeront à titre privé.

 

La laïcité se veut respectueuse de l’égalité entre croyant-e-s et non-croyant-e-s, et entre les croyant-e-s de différentes religions. Elle vise à améliorer les relations entre les citoyens-ennes de toutes cultures et de toutes croyances.

Initiative populaire cantonale valaisanne pour un Etat laïque : InitiativeFormelle

Liste des réponses des communes au 5 juin 2014 : ReponsesCommunes

 


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